Complémentaire santé du médecin : 8 conseils pour choisir la mieux adaptée !
Une étude récente menée par l’Institut IFOP pour la Mutuelle du Médecin tend à montrer que les médecins, notamment ceux qui exercent en libéral, peinent à s’arrêter lorsqu’ils sont malades. Certains d’entre eux témoignent même ne jamais avoir pris de congés maladie durant toute leur carrière ! D’autres indiquent se soigner eux-mêmes lorsqu’ils souffrent d’affections bénignes, et éviter, autant que faire se peut, de consulter un autre praticien.
L’une des raisons régulièrement invoquées est que la prise en charge des frais médicaux des praticiens, quel que soit leur régime d’assurance maladie obligatoire, n’est que partielle et que le reste à charge peut s’avérer très lourd (consultation d’un spécialiste, intervention chirurgicale, soins dentaires ou optiques…).
D’où l’intérêt pour le médecin de contracter une complémentaire santé afin de bénéficier d’une meilleure protection sociale et d’optimiser les remboursements de ses frais médicaux.
Mais pour cela, il est important de bien choisir sa complémentaire santé. Découvrez 8 conseils pour choisir la complémentaire santé la mieux adaptée, selon votre statut.
Protection sociale du médecin : quelle différence entre les statuts ?
Selon que vous exercez en libéral, conventionné ou non-conventionné, ou encore à l’hôpital vous ne relevez pas du même régime de base :
Le médecin libéral est un travailleur indépendant ; il relève donc du régime des Travailleurs Non-Salariés (TNS).
- S’il est conventionné secteur 1 ou secteur 2 adhérent à l’OPTAM (convention conclue entre votre profession et l’assurance maladie), il relève du régime des PAMC (Praticiens ou Auxiliaires Médicaux Conventionnés), et il est affilié à la CPAM pour le remboursement des frais médicaux et à la CARMF (Caisse Autonome des Médecins de France) pour la prévoyance et la retraite.
- S’il est non-conventionné ou conventionné secteur 2 ayant choisi le régime social des indépendants, il relève du SSI.
Le Praticien Hospitalier, en tant que médecin salarié, est affilié au régime général d’Assurance Maladie (CPAM).
Complémentaire santé du médecin : quel est l’impact du statut choisi sur les remboursements et sur les cotisations ?
- PAMC (Médecins conventionnés secteur 1 ou 2 adhérents à l’OPTAM) :
o Remboursement des frais de santé en cas de maladie ou de maternité aux mêmes taux et conditions que le régime général
o Indemnités ou allocations spécifiques en cas de maternité, paternité, adoption, arrêt de travail lié à la grossesse
o Capital décès
o Cotisations équivalant à 9,8% du revenu d’activité non salariée et, selon les cas, participation de l’assurance maladie aux cotisations sociales (partielle ou totale) - Médecins non conventionnés ou conventionné secteur 2 ayant choisi le SSI
o Remboursement des frais de santé en cas de maladie ou de maternité aux mêmes taux et conditions que le régime général
o Indemnités ou allocations en cas de maternité, paternité, adoption
o Pas de couverture contre les risques d’accident du travail, de maladie professionnelle, de chômage
o Si le revenu professionnel est inférieur à 110% du plafond de la Sécurité sociale, la cotisation est de 1,5% à 6,5% du revenu professionnel non salarié
o Si le revenu professionnel est supérieur à 110% du plafond de la Sécurité sociale, la cotisation équivaut à 6,5% du revenu professionnel non salarié
Médecin : 8 conseils pour choisir la complémentaire santé la mieux adaptée à votre métier
#1 Choisir une mutuelle dédiée aux médecins et prenant en compte les spécificités de votre régime de base
Les régimes de base (PAMC et SSI), même s’ils proposent désormais des prestations relativement proches de celles offertes par le régime général d’assurance maladie, comportent tout de même quelques particularités, notamment en ce qui concerne les congés maternité, paternité, adoption et l’arrêt de travail lié à la grossesse.
Les différences s’accentuent lorsqu’il s’agit de protection en cas d’accidents du travail, d’invalidité ou de risques professionnels. Dans ce cas, le relai peut être assuré par les caisses de retraite, sous conditions et dans un délai de 91 jours (carence).
Il est donc important de choisir un contrat de complémentaire santé qui prenne en compte ces spécificités et dont les garanties soient adaptées aux besoins du médecin. De même, il est important de réfléchir à une prévoyance complémentaire pour être indemnisé correctement en cas d’arrêt de travail.
#2 Préciser quels sont vos besoins médicaux et quels sont les niveaux de remboursement sur vos garanties essentielles
Si vous êtes un jeune médecin célibataire, sans enfants et en bonne santé, une complémentaire santé proposant un remboursement de base vous suffira sans doute sur l’ensemble des postes (dentaire, optique, soins courants, hospitalisation). Ce qui réduira également vos cotisations. À l’inverse, si vous êtes un senior, vous apprécierez des garanties renforcées en matière de prothèses dentaires, de lunettes et verres ; et si vous avez des enfants, vous privilégierez des garanties offrant le meilleur remboursement sur les frais d’orthodontie ou les soins pédiatriques…
En fonction de votre profil (âge, situation familiale, état de santé, habitudes de consommation de soins, régime obligatoire, capacités financières), vous devez donc être en capacité de choisir le contrat de complémentaire santé qui vous convient le mieux en matière de frais médicaux courants, dentaires, optiques ou d’hospitalisation.
Une fois les prestations choisies, vous pouvez comparer les niveaux de remboursement proposés par les différentes complémentaires santé sélectionnées, garantie par garantie. Forfait ou pourcentage de la base de remboursement de la Sécurité Sociale : calculez quelle offre est la plus avantageuse pour vous.
#3 Comparer le montant des cotisations, à garanties équivalentes
Nous l’avons vu, le montant des cotisations est à étudier au regard des garanties, mais aussi des niveaux de couverture concernés.
#4 Vérifier si les garanties proposées par la complémentaire santé prennent en compte les risques liés à la spécialité que vous exercez
Pour vous, médecin, il peut s’agir de risques psychologiques, de stress, de fatigue, de contamination par un patient, etc.
#5 Comparer les délais de carence et de remboursements, garantie par garantie
Au moment de choisir une complémentaire santé, il est important de bien comprendre comment fonctionnent les remboursements. Certaines garanties, par exemple, peuvent indiquer un délai de carence, c’est-à-dire une période à compter de la signature du contrat, pendant laquelle vos dépenses de santé ne seront pas remboursées. Mieux vaut poser la question pour éviter les mauvaises surprises. De même, vérifiez si le tiers-payant est proposé, ou bien, si ce n’est pas le cas (ou que vous ne l’avez pas choisi), quels sont les délais de remboursement.
#6 Vérifier si le contrat de complémentaire santé est un « contrat responsable »
Une complémentaire santé « responsable » est un contrat qui satisfait au cahier des charges défini par la Loi de Financement de la Sécurité Sociale de 2015 ; l’objectif de cette loi est de favoriser un parcours de soin coordonné, mais aussi d’adopter un comportement plus responsable en matière d’honoraires (côté médecin) et de consommation de soins (côté patient).
Pour être responsable, le contrat de votre complémentaire santé doit respecter les planchers et plafonds de remboursements définis, ce qui contribue à offrir à tous une protection pour les dépenses de santé les plus courantes. Il prend obligatoirement en charge le forfait journalier hospitalier sans limitation de durée ; le ticket modérateur pour les soins courants, dentaires, optiques ; et enfin, les paniers « 100% santé » en optique, prothèses dentaires et audioprothèses.
#7 Vérifier s’il s’agit d’un contrat santé dit « Loi Madelin »
Dans le cadre de la loi Madelin (11 février 1994), les cotisations de votre complémentaire santé éligible au dispositif Madelin, sont déductibles de votre revenu imposable.
#8 S’intéresser aux options complémentaires
Les complémentaires santé peuvent proposer des services optionnels aux garanties proposées : assistance à domicile par exemple lors d’une hospitalisation ou d’un coup dur, accompagnement de pathologies lourdes, soutien des aidants, support de l’activité professionnelle, conseil juridique, etc.
Avec ces cartes en main, vous pouvez maintenant choisir la complémentaire santé la mieux adaptée à votre situation professionnelle et personnelle, et exercer en toute sérénité votre profession de médecin en accordant une même attention à votre santé et à celle de vos patients.
Vous recherchez une complémentaire santé adaptée à vos besoins et à votre profil ?
N’hésitez pas à nous contacter : nos conseillers se tiennent à votre disposition
et vous accompagnent dans votre réflexion.